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Tainan, entre tradition et innovation

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Au départ de Taipei, trois heures de train grande vitesse ont suffi pour parvenir à Tainan, l’une des plus anciennes cités taïwanaises. Comme si l’appareil flambant neuf était la dernière invention made in Taïwan pour remonter le temps, l’île de Formose offre un tout autre visage : si Taipei se targuait d’avoir un gratte-ciel de plus de cent étages, Tainan bat tous les records avec ses 300 temples traditionnels. Ornés de dragons et phœnix aux couleurs vives, tous affichent une beauté resplendissante. Loin de la course au dernier accessoire hi-Tech, la rénovation du patrimoine est ici de rigueur. Mais si Tainan apparaît soucieuse de préserver son histoire, elle n’en est pas moins ouverte aux innovations. Des temples à la tradition musicale, on cultive ici la tradition en l’assaisonnant d’une pincée de modernité.


Ancienne colonie hollandaise et capitale taïwanaise au 17ème siècle, Tainan a su conserver les principaux édifices de cette époque et en fait ses atouts touristiques majeurs. Le plus ancien quartier de la ville, An-Pin, est un véritable musée à ciel ouvert et non loin de là, les centaines de lanternes multicolores qui ornent Shennong Street peuvent rivaliser avec les Galeries Lafayette un soir de 25 décembre.


Tainan vante aussi ses spécialités gastronomiques comme les huitres frites, les nouilles et le poisson-lait. Dans le restaurant Du Hsiao Yueh, la famille Hong Kuei Lang les prépare depuis quatre générations. Autre incontournable, les plateaux de fruits frais servis avec du sucre salé et des racines de réglisse. Un menu simple mais qui régale autant les vieux pêcheurs que les jeunes étudiants. Les barquettes se dégustent sur place ou à emporter. Version ‘’compact’’ de ces cures de vitamines, les pastèques en cube. Faciles à porter, certaines arborent en plus un grand sourire.


Après les baguettes de cuisine, les baguettes d’encens : bâti il y a plus de trois cents ans, le temple Nankunshen est le plus grand de Taïwan, et un des plus anciens. Dédié à de nombreuses divinités parmi lesquelles le Dieu de la guerre Wangye et la déesse de la mer Matsu, ce temple est le lieu de scène d’impressionnants rituels : indifférent à la foule alors qu’il serre entre ses dents des baguettes d’encens allumées, un homme rentre dans une transe spectaculaire. Que ses prières soient exaucées.


Les fidèles sont chaque année plus nombreux à venir bruler des baguettes d’encens car, parait-il, les vœux se réalisent toujours. Pour pouvoir les accueillir, le temple a été agrandi et les travaux achevés l’année dernière. La section récente est aussi monumentale qu’imposante, les grands moyens ont été mis en œuvre pour que ce sanctuaire reste le plus beau de l’île.


Statues de dragon, phœnix, tortue et tigre, tours de dragons et toit octogonal, l’architecture traditionnelle a été respectée. Mais à y regarder de plus près, certaines décorations ont assimilé des éléments modernes : sur le toit de l’édifice, la tour Taipei 101 se dresse fièrement à côté des trois Dieux Fuk, Luk et Sau. Sur les murs décorant l’intérieur de l’édifice, Jérémy Lin, le Dieu du basket dribblant pour la NBA a lui aussi son portrait, aux côtés de Tchang Kaï-chek. Aucune idole nationale n’a été oubliée.


Après les baguettes d’encens, les baguettes de percussions : Tainan a une tradition musicale qui se perpétue depuis plusieurs siècles, celle des tambours rituels. Longtemps méconnu, cet art a récemment fait le tour du monde grâce au musicien Hsieh Shi, qui en formant le groupe Ten drum Art Percussion en 2000, lui a offert une reconnaissance internationale. Réunissant autour de lui près de 200 artistes, il fait à présent le tour des festivals de musiques du monde, de Paris à Rome en passant par Séoul et New York. Soucieux de transmettre ce patrimoine, Hsieh Shi réaménage en 2006 une ancienne usine désaffectée de Tainan et crée le Ten Drum Culture Village à Tainan, à la fois école de musique et lieu de répétitions du groupe. Dans les allées de l’ancienne usine, les tambours résonnent et les musiciens raisonnent : Hsieh Shi veille à maintenir vivant le répertoire traditionnel mais l’enrichit aussi de nouvelles compositions. Une salle de concert est réservée aux élèves les plus expérimentés qui, plusieurs fois par jour, font découvrir cette musique aux visiteurs.

Géraldine Rué

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Préparer son voyage : www.taiwantourisme.com/
Y aller : 
Eva Air propose des vols directs Paris-Taipei.


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